Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes en direct de Guyane et je remercie Jean-Victor Castor d'être avec nous, député communiste de Guyane. Jean-Victor Castor, bonjour.
- Bonjour, je ne suis pas communiste, je suis député de Guyane, de la première circonscription du groupe GDR.
- Oui, pourquoi moi, mi-député communiste, je ne sais pas pourquoi, vous êtes apparenté, vous êtes de gauche, Jean-Victor Castor.
- Bien sûr.
- Les choses sont claires, hein, bon, Jean-Victor Castor.
- C'est un groupe mixte, il y a 8 députés des 10 Outre-mer et 7 députés communistes ou apparentés.
- Ah voilà, voilà, c'est plus clair.
- Bien, Jean-Victor Castor, le gouvernement veut construire une cité judiciaire près de Saint-Laurent-du-Maroni, une cité judiciaire comprenant un tribunal, une antenne de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse, un service chargé de l'insertion des mineurs.
- La cité doit ouvrir en 2029, elle doit permettre, c'est ce que dit le gouvernement, de donner des moyens à la justice dans ce territoire en pleine explosion démographique et elle doit permettre de désengorger la prison actuelle de Rémy-Montjoli parce qu'il y aura aussi au sein de cette cité une nouvelle prison.
- Une nouvelle prison.
- Pourquoi êtes-vous… …opposé à la construction de cette nouvelle prison ? Alors déjà, je vais faire deux ratifications.
- Allez-y.
- Ce n'est pas le gouvernement qui a décidé de construire cette prison, c'est le résultat des accords de Guyane suite au mouvement social le plus important qu'il n'y a jamais eu en Guyane en 2017.
- Bon.
- C'est la population dans sa plateforme revendicative qui a exigé la création de ces deux cités judiciaires et de cette nouvelle prison.
- Deuxièmement, la prison de Cayenne de Rémy-Montjoli, celle de Rémy-Montjoli aujourd'hui, c'est une prison qui est prévue pour 600 personnes.
- Il y a 1060 détenus dans cette prison.
- Elle est surpeuplée.
- Donc ce n'est pas une décision du gouvernement ou des gouvernements.
- Il a fallu une forte mobilisation pendant plusieurs… C'est l'équivalent de 5 à 6 millions de personnes à Paris lors de manifestations rapportées à la population guéanaise.
- Bien.
- Donc je ne peux pas m'opposer à la création de prison, ce qui fait suite à une manifestation… C'est une manifestation à laquelle moi-même j'ai participé.
- C'est évident, c'est évident.
- Alors pourquoi, qu'est-ce que vous contestez ? Ce pourquoi il y a une opposition ferme aujourd'hui, c'est que M. Darmanin arrive en Guyane, n'a consulté aucun élu de Guyane, aucune information n'a fuité.
- Il est arrivé et il nous annonce la création d'un quartier de haute sécurité pour y mettre des chefs de file de narcotrafic et des personnes qui ont été arrêtées.
- C'est-à-dire des terroristes, on va dire ça comme ça.
- Et in fine, en arrivant en Guyane, pour moi, il crée un trouble à l'ordre public en procédant ainsi.
- Parce que la Guyane, historiquement, a été victime de deux types de bagnes, de bagnes des anamites, c'est-à-dire les anciens et les vietmines d'Indochine, et ensuite le fameux bagne qu'on a connu avec Papillon, etc.
- Et ça, les Guyanais n'en veulent plus.
- Oui.
- Nous ne voulons plus de type de… de structure où on déporte des prisonniers venant de l'extérieur sous prétexte que la Guyane, voilà, c'est l'Amazone et puis bon, voilà.
- On ne peut plus traiter les Guyanais de cette façon.
- C'est la raison pour laquelle je m'oppose.
- Mais tous les élus de Guyane ont fait des communiqués, que ce soit des gens de la majorité ou de l'opposition.
- Là, il vient d'y avoir même un communiqué de la section LR de Guyane qui s'oppose fermement.
- À la mise en place… Mais alors, Jean-Victor Castor, qui voulez-vous mettre dans cette prison, cette future prison qui est indispensable ? Parce qu'il y a quand même… Je viens de vous le dire.
- Il y a quand même, en Guyane, du narcotrafic, vous le savez, important, important.
- Et il y a déjà des narcotrafiquants qui sont en prison, en Guyane.
- Alors, je viens de vous le dire, nous avons une prison qui est déjà largement saturée.
- Oui.
- Nous atteignons...
Transcription générée par IA