"Interdire l'exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l'âge de 3 ans, y compris à la maison" : une annonce choc, qu'a défendu fermement Catherine Vautrin, la ministre de la Santé et des Familles, dans le JDD du dimanche 15 juin. L'objectif : aller plus loin et frapper plus fort en ce qui concerne la surexposition aux écrans et ses impacts sur la santé des jeunes enfants. Risque d'obésité, retards de langage, troubles du sommeil... pas plus tard qu'en avril dernier, des experts de la santé alertaient dans un rapport sur les "effets délétères des écrans sur les plus petits" et appelaient à une "prise de conscience collective".
Toutefois, même si Catherine Vautrin souhaite appliquer cette interdiction à l'intérieur même des foyers français, l'idée n'est pas d'imposer aux autorités un contrôle des domiciles. À l'image de "l'interdiction de la fessée", actée en 2019 par la loi sur l'interdiction des violences éducatives ordinaires, la ministre souhaite "insuffler l'idée [qu'exposer des enfants de moins de 3 ans devant une tablette, une télévision, un téléphone ou devant un jeu vidéo], ça ne se fait pas" : "La police n'est pas allée vérifier dans les foyers si l'interdiction [de la fessée] était appliquée, mais le fait de la proclamer a fini par ancrer l'idée qu'on ne tape pas un enfant, même d'une petite fessée".
Mais alors, comment orchestrer cette restriction ? Première étape pour la ministre de la Santé : prendre un arrêté, dans les "toutes prochaines semaines", pour interdire "les écrans dans les lieux d'accueil des enfants de moins de 3 ans". Ensuite, le gouvernement a l'intention, d'ici les mois à venir, de mener des campagnes de communication, de façon à ce que "personne ne puisse dire qu'il ne savait pas". Enfin, des informations complémentaires seront également envoyées aux parents via la Caisse d'allocations familiales (CAF) et la Caisse d'Assurance Maladie.
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