Le sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio du mois de mai révèle plusieurs bouleversements dans le classement des personnalités politiques préférées des Français. Si Dominique de Villepin (51 %) reprend la tête, reléguant Édouard Philippe (50 %) à la deuxième place, ce sont surtout les remontées spectaculaires de certaines figures qui retiennent l’attention, à commencer par celle de Jordan Bardella.
Bardella, Royal et Sarkozy : les grandes remontées du mois
Jordan Bardella, président du Rassemblement National, bondit de la 11ᵉ à la 5ᵉ place avec 43 % d’opinions favorables. Une progression qui témoigne de son ancrage dans l’opinion publique, notamment auprès des jeunes et des catégories populaires. Il devance désormais François Hollande (7ᵉ) ou Bruno Retailleau (8ᵉ) dans le classement.
Ségolène Royal, très présente sur les plateaux et dans les médias ces dernières semaines, enregistre elle aussi une remontée nette : elle passe de la 13ᵉ à la 6ᵉ place, atteignant 43 % d’opinions positives. Quant à Nicolas Sarkozy, il réintègre le top 10, gagnant six places en un mois (de la 16ᵉ à la 10ᵉ), preuve que son aura politique reste vivace pour 41% des Français, malgré son retrait de la scène active et sa condamnation judiciaire.
Villepin-Philippe : le duel des anciens Premiers ministres
Dominique de Villepin reprend la première place du classement avec 51 % d’opinions favorables, devançant Édouard Philippe (50 %). Cette dynamique s'explique par ses prises de position tranchées sur des sujets internationaux sensibles. Il n'a pas hésité à exprimer des critiques envers la politique étrangère américaine, notamment concernant l'Ukraine et l'Union européenne. Ces déclarations ont renforcé son image de diplomate expérimenté et engagé.
De son côté, Édouard Philippe, bien qu'en légère baisse statistique, maintient une forte popularité. Il a esquissé, il y a quelques mois, les contours de sa "méthode" en cas d'élection à la présidence en 2027, évoquant des réformes institutionnelles et budgétaires . Cette projection vers l'avenir et sa volonté de rassembler la droite renforcent son image nationale.
Bompard, Macron, Estrosi : les perdants du mois
En bas du classement, la tendance s'inverse. Manuel Bompard chute de cinq places, passant de la 42ᵉ à la 47ᵉ place. Une dégringolade qui pourrait s’expliquer par son récent affrontement télévisé houleux face à Laurent Wauquiez sur BFM TV. Ce dernier, à l’inverse, grimpe de la 25ᵉ à la 17ᵉ place, porté par sa mise en avant médiatique dans le contexte de sa campagne pour la présidence des Républicains.
Emmanuel Macron continue lui aussi de reculer dans l’opinion : il perd quatre places, passant de la 35ᵉ à la 39ᵉ position, avec seulement 32% d’avis favorables. Un an avant la fin de son mandat, le président de la République peine à remonter dans l'estime des Français. Autre glissade notable, celle de Christian Estrosi, qui perd huit places (de 32ᵉ à 40ᵉ).
Le retour en force des Républicains ?
Au-delà de Laurent Wauquiez, plusieurs cadres de la droite enregistrent des hausses notables de popularité. François-Xavier Bellamy gagne dix places (de la 33ᵉ à la 23ᵉ), profitant d’une visibilité médiatique renforcée sur les sujets européens et migratoires, où ses prises de position séduisent une partie de l’électorat de droite.
Bruno Retailleau, régulièrement devant les caméras, défend une ligne d'autorité et de rigueur républicaine. Il remonte de deux places dans les sondages, passant de la 10ᵉ à la 8ᵉ place. Une progression qui confirme son enracinement dans une partie de la droite attachée à l’ordre républicain. Ces chiffres confortent l’idée d’un retour en force de la droite, illustré par la percée de Jordan Bardella dans le top 5 des personnalités politiques préférées des Français.
Pour fermer la marche, Éric Zemmour s’installe à la dernière place du classement, avec 25% d’opinions favorables. Le fondateur de Reconquête! peine à rassembler depuis les élections présidentielles de 2022. Il est devancé de peu par David Lisnard (26%) et Eric Lombard (26%).